Erica. Si grande, si... belle qui sait. Verte aussi. Trop de vert à mon goût en fait, mais je ferrais avec. L'air était beaucoup plus pur et certainement plus sain que sur terre, de toute manière, il était difficile de faire pire que cette dernière. Malgré la grandeur du lieu, je me sens comme... emprisonné, engoncé dans un vêtement trop petit, oui, voila l'effet que ça me fait. Le mal du pays? Je n'ai jamais quitté ma demeure aussi longtemps, et il me reste encore pas mal de temps à vivre ici, aussi. Je couve sûrement quelque chose, je ne sais même pas pourquoi je pense à ça. Je me lève de ma couche et m'étire longuement, faisant craquer mes os un à un. Mes yeux s'ouvrent enfin, deux pupilles d'un bleu étrange et profond, froid aussi, plus que froid même, glacial convient mieux je trouve. Mes cheveux, de tailles différentes, embrassent mes joues humides par la température qui régne dans la pièce. Je me redresse sur mes avants bras et baille ostenssiblement. Mes yeux picotent un peu, une nouvelle journée débute et déjà, j'ai envie de me recoucher et de flémarder encore et encore. Quoi? Ce ne sont pas des vacances? Pourquoi pas? Me lever, prendre ma douche, manger qui sait, tout ça prenait tellement de temps. Je le fais quand même, l'eau froide qui ruissèle sur ma peau me remet d'aplomb je dois me l'avouer, c'est déjà ça! Je me glisse dans un peignoir pour me saisir de ce qui ressemble à des oranges pour les presser au dessus d'un verre en métal que contient mon sac de survis. Je le bois cul sec et manque de m'étouffer avec. Moi, maladroit? Non, jamais je vous jure! Je prends rien d'autre, j'en ai assez. Je sors un pantalon en tissus noir, un tee-shirt léger de la même couleur que j'enfile rapidement car je commence à refroidir quand même. J'attache distraitement une mèche de mes cheveux avec un lacet BLEU parce que j'aime pas le vert, je met aussi du BLEU sur mes lèvres, parce que je n'aime pas que l'on me dicte ce que je dois faire.
Je n'hésite pas quand il s'agit de mettre devant la plaie de mon cou un colier large à cloux car j'ai appris que ça porter à moin de question que mon habituel bandage. Je jette un regard dans ce qui me sert de miroir et louche avant de rire franchement, ce qui tranche, seulement quelques secondes, avec mon visage impassible et inquiétant.
Je me décide enfin à sortir et m'étire une nouvelle fois sous le soleil qui un instant m'aveugle. Qu'importe la planète il y a toujours une étoile pour nous voiler la ciel qui, heureusement pour moi, n'est pas vert mais d'un bleu qui me grise une nouvelle fois. Je jette un oeil sur ce qui m'entoure, de nouveau du vert, du marron, non, franchement, si j'ai l'occasion de repartir et de revenenir, se sera avec des bombes de toutes les couleurs pour dire d'en ajouter deci de là parce que franchement, je vais finir par être malade à voir les deux couleurs partout. Je baisse donc mes yeux sur mes pieds et avance sans rien dire, mon visage ayant repris son détachement habituel. Je me ballade dans les ruelles sans plus de manières, je sens des corps qui me frolent lorsque je passe à leur côté, mais je ne dis jamais rien, je ne les heurte jamais, je sens leur présence et les évite facilement. Je sors un petit canif de ma poche et joue avec, distraitement. J'attérit dans un terrain abandonné et je relève le regard. Il devrait bien avoir des point d'eau, dans cette planète surnommé planète bleue, non? Je pense que je suis en capacité de les trouver, même si mon sens de l'orientation, quand je suis las, laisse vraiment à désirer, tant pis, si je peux me permettre, je me jette à l'eau!
J'arrive quelques temps après -une heure ou deux, après avoir tourné en rond pendant plus des 3/4 du temps, mais ce n'est pas de ma faute si ici, tout les lieux se ressemble! qu'est ce que je pouvais y faire...- à un point d'eau large, une sorte de lac je pense. Je souris, posément, et me laisse tomber devant cette étendue d'eau si bleu et pure que je comprends seulement l'appellation d'Erica. Je laisse mon regard et tout mon être se perdre dans la contemplation du lieu. Je m'endors, c'était prévisible, vu la marmotte que je fais et le bon air qu'il règne ici. Je rêve de mon monde, je m'y ballade, dans les rues encombrées, bruyantes et l'odeur désagréable me remplis pourtant de nostalgie. Alors que je me dirige dans une rue moins encombrée, plus calme et sinueuse, sordide, j'entends un bruit sourd, et, quand je m'approche, je vois un chien semblant enragé qui m'aboit dessus fortement, et avant même qu'il saute sur moi je me réveille brutalement, en lachant un léger râle.
Le chien n'est pas sur moi, et pourtant, j'entends toujours l'aboiement sourd. Je me lève vivement, en garde, et jette un oeil vers la forêt. Serait-ce possible que..? Je m'approche entrant dans la forêt d'un pas léger et discret comme on nous l'avait appris. J'apperçoit une silhouette sombre et je tente de m'approcher d'elle là encore en me voulant discret, c'est en voyant cette même silhouette se saisir d'un baton de bois que je me rend compte qu'il sait ma présence, aussi, pas idiote, je marche volontairement sur une branche morte. Bruit sec, il se retourne vers moi, surpris et ne bougeant plus. Un jeune blond, des yeux bleus, silhouette fine et délicate qui me pousse presque à remettre mon arme à ma ceinture. Je reste à la même distance, pour ne pas l'effrayer plus et ma voix s'élève.
"Excusez moi de vous avoir surpris, je... J'avais cru entendre un chien alors je suis venu."
Ma voix, bien que s'interrompant au mileu de la phrase, est franche et incisive, tranchante. Je passe une main dans mes cheveux pour venir jouer avec la mèche entrelacé dans le fil de tissus bleu. J'observe les alentours et finit par lâcher, car je l'avais bien remarqué, en m'enfonçant dans la forêt:
"Je crois en plus m'être perdu."
Simple constatation. Je n'ajoute rien de plus et m'appuis sur un arbre pour lui montrer que je ne lui veux rien de mal mais si il me cherche il me trouvera ce que je ne lui souhaite absolument pas. J'attends alors qu'il réagisse, il parraissait pétrifier ou alors c'est moi qui... Mes yeux bleus profonds se perdent dans les siens, si semblables aux miens que j'en suis troublé. Je n'en laisse rien parraître, toujours aussi impassible.